Bridor dehors! Le film

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Bridor met en pause son projet de boulangerie industrielle en Bretagne

 

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©Stéphanie Muzard 2022 L'Atelier des Muses

 

 

Bridor met en pause son projet de boulangerie industrielle en Bretagne

Le fabricant de viennoiseries et pains surgelés a décidé de renoncer provisoirement à son projet d'usine de Liffré, bloqué depuis cinq ans par des recours d'associations. A la place, l'entreprise investit aux Etats-Unis, au Portugal et en Allemagne pour répondre à une demande croissante.

 

 

Par Dominique Chapuis

Publié le 9 nov. 2022 à 13:50Mis à jour le 9 nov. 2022 à 15:43

Finalement, ce ne sera pas la Bretagne. Bridor (Groupe Le Duff), qui fabrique du pain et des viennoiseries surgelées, vient de renoncer pour l'instant à ouvrir une troisième usine à Liffré, à côté de Rennes. Et par là même à la création de 500 emplois. L'entreprise a choisi de faire monter ses capacités de production à la place aux Etats-Unis, en Allemagne et au Portugal pour poursuivre sa croissance. Un déchirement pour le dirigeant Louis Le Duff, figure du patronat breton.

En cause, une forte opposition locale mêlant associations de défense de l'environnement, élus écologistes et même Renaissance à un projet accusé de prendre des terres agricoles et d'utiliser beaucoup d'eau. Mais aussi d'être « un modèle du passé », en raison de sa taille. Samedi dernier, une nouvelle manifestation qui a rassemblé environ 500 personnes, a été organisée par ses opposants, et une autre est prévue ce week-end cette fois à Rennes pour bloquer le siège social de l'industriel. 

 

Dix ans d'attente

« Le combat politique et idéologique en Bretagne depuis les deux dernières élections a bloqué le démarrage de l'usine Bridor à Liffré », a indiqué le groupe dans un communiqué. Son ouverture était ainsi prévue en 2022 alors que l'origine du projet remonte à 2017 . Or la première pierre n'a toujours pas été posée, et au vu des recours engagés devant la justice, rien ne sera possible au moins avant 2025.

 

Le PDG de Le Duff (2 milliards de chiffre d'affaires), propriétaire de Bridor, a décidé de sortir de son silence et de contre-attaquer. « Il n'y aura pas d'ouverture avant 2027 au plus tôt ! Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre dix ans pour que nos projets industriels aboutissent, alors que nos concurrents allemands mettent deux ans à construire une usine », a souligné le dirigeant. Un patron amer, selon des proches, car très impliqué dans le développement de sa région, il ne comprend pas ces blocages.

Après avoir hésité, entre la France et l'étranger, le boulanger industriel breton avait choisi en 2018 un terrain d'une vingtaine d'hectares à Liffré, où il comptait investir 250 millions d'euros. Et créer des postes. L'usine devant s'ajouter à deux autres unités à Louverné (Mayenne) et Servon-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine), dont les capacités sont aujourd'hui saturées, et ne peuvent plus satisfaire les besoins à l'export.

 

 

1.800 emplois directs

Or si Bridor (1 milliard de chiffre d'affaires) a bien obtenu le permis de construire, les travaux sont bloqués en attendant que les recours soient purgés. Du coup, le boulanger industriel qui produit quelque 4 milliards de croissants, brioches et de pains, vendus dans une centaine de pays a préféré suspendre le projet, en attendant que le ciel se dégage. Et investir hors des frontières pour répondre à la demande.

L'entreprise a racheté en juin une usine aux Etats-Unis dans le Connecticut, où elle répondra aux besoins outre-Atlantique. Le pays, où le marché est en forte hausse depuis la crise du Covid, pèse 30 % de ses ventes. La capacité de son site au ​Canada a, elle, doublé. ​« L'export depuis la Bretagne diminuera progressivement, l'Amérique devenant autonome, en production, en vente et en service clients », souligne le groupe.

 

 

En Europe, c'est au Portugal que le fabricant a jeté l'ancre, avec l'acquisition récente d'une usine de pains et viennoiseries « de la même taille que le projet Liffré ». Elle desservira ​l'Europe du Sud, le pourtour méditerranéen, l'Afrique et l'Amérique du Sud. Enfin, en Allemagne, un site spécialisé dans la production de pains est en construction à côté de Düsseldorf.

Au total, ces trois nouvelles implantations représentent la création de 3.000 emplois, dont près de 1.800 emplois directs et 1.200 emplois indirects. « La France se désindustrialise. Je rejoins l'avis de l'ancien ministre Pierre Moscovici, qui rappelait récemment « qu'une industrie qui décroche, c'est un pays qui se déclasse » », tacle Louis Le Duff qui n'est pas certain de voir un jour aboutir son dernier projet breton.

Dominique Chapuis

 

 

Source : Article source Les Echos

 

 

 

 

 

Lassé par les oppositions, Bridor remet en cause son projet d’usine à Liffré (Ille-et-Vilaine)

Alors qu’une nouvelle manifestation s’est tenue contre son projet d’implantation près de Liffré (Ille-et-Vilaine) le 5 novembre, le groupe Bridor fait part dans un communiqué du 8 novembre de ses doutes quant à l’avenir du projet.

Coup de pression. Alors qu'une nouvelle manifestation réunissant 500 personnes, d'après les informations de Ouest-France, s'est tenue le samedi 5 novembre contre son projet d’usine à Liffré (Ille-et-Vilaine), le spécialiste de la viennoiserie industrielle Bridor a fait part de ses doutes quant à l’avenir du site, dans un communiqué daté du 8 novembre.

«Bridor a décidé d’investir aux Etats-Unis, au Portugal et en Allemagne pour assurer sa croissance mondiale, face aux oppositions à la construction de l’usine de Liffré en Bretagne», annonce l’entreprise propriété du breton Louis le Duff. Le groupe rappelle, alors qu’il espérait ouvrir l’usine fin 2021, que les travaux n’ont toujours pas débuté à ce jour. L'usine conduirait à l'artificialisation d'une parcelle de 12 hectares. La consommation d'eau du site est critiquée par les opposants qui contestent le permis de construire et la modification faite du Plan local d'urbanisme (PLU).

 

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source et suite article l'usine nouvelle

Projet Bridor à Liffré. Un coup de pression du Groupe Le Duff ?

 
 

 

Dans un communiqué, le groupe Le Duff, porteur du projet de construction d’une usine de viennoiseries industrielles congelées à Liffré, s’agace des retards pris par le programme." Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre 10 ans pour que nos projets industriels aboutissent" assène Louis Le Duff, président fondateur du groupe. Le patron breton annonce qu’il a donc décidé d’investir aux Etats-Unis, au Portugal et en Allemagne. Les opposants à l’usine dénoncent une forme de chantage.

"Malgré un démarrage du projet en 2017, il n’y aura pas d’ouverture avant 2027 au plus tôt. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre 10 ans pour que nos projets industriels aboutissent." Le ton est donné. Louis Le Duff s’impatiente et s’agace. Il le fait savoir dans un communiqué. 

Fondé à Brest et aujourd'hui basé à Rennes, le groupe Le Duff livre pains et viennoiseries congelés dans une centaine de pays. Il emploie plus de 35.000 personnes, pour un chiffre d'affaires 2019 de 2,05 milliards d'euros.

En 2017, le groupe qui compte neuf usines dans le monde, dont une à Servon-sur-Vilaine, près de Rennes se lance dans le projet de construction d’un nouveau site. En 2018, son choix se porte sur un terrain à Liffré, en Ille-et-Vilaine.

Un projet de 250 millions d’euros

Le groupe le Duff souhaite y construire sa plus grande usine dans le monde. Sur le site, il veut installer 11 lignes de production de pains, croissants et autres viennoiseries,  650 tonnes par jour, à destination de l’Asie et de l’Amérique. Mais pour se faire, il a besoin d’un site de 21 hectares et de beaucoup, beaucoup d’eau. 

Très vite, dans la commune, la mobilisation s’organise. Une association baptisée CoLERE voit le jour. Plusieurs manifestations ont lieu pour s’opposer à "un projet d’un autre âge, d’un autre temps".

 

 

 

"On va artificialiser des terres de bocage, un cadre magnifique, alors qu’on perd déjà l’équivalent d’un département de surface agricole tous les 6 ans en France" dénonce Mickaël Romé, secrétaire général de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine. 

"On ne peut pas faire de l'économie sur le dos de la nature, ajoute Pascal Branchu, président de La Nature en villeL'usine va consommer de la terre agricole, de l'eau, (l’usine, si elle voit le jour, nécessiterait quelques 200.000 m³ d’eau par an, l’équivalent des besoins de 10 000 habitants, ndlr), de l'électricité. On va abattre un millier d'arbres, cela n'a pas de sens."

 

Des investissements à l'étranger

 

Dans un communiqué, le groupe agro-alimentaire explique que faute de pouvoir "avancer sereinement" sur ce projet, "Bridor a concrétisé trois projets complémentaires aux Etats-Unis, au Portugal et en Allemagne" pour alimenter ses différents marchés. 

Pour répondre aux besoins du marché américain dans le pain et la viennoiserie, le groupe indique avoir acheté une usine dans le Connecticut aux Etats-Unis et avoir doublé sa capacité à Montréal (la première usine du groupe, ouverte en 1984). Il avait déjà investi plus de 200 millions d'euros aux Etats Unis en 2020. 

Bridor a également fait l’acquisition cette année 2022 d’une usine de pains et viennoiseries au Portugal, qui, précise le texte, "est de la même taille que le projet Liffré.

Enfin, une usine est en construction dans les environs de Düsseldorf dans la production de pains. 

L'ensemble de ces trois sites représente la création de 3.000 emplois, dont près de 1.800 emplois directs et 1.200 emplois indirects.  "Avec ces trois acquisitions, Bridor disposera d'une capacité de production permettant pour le moment de faire face à la demande de ses 50.000 clients dans le monde entier."

 

 

 

Chantage ?

 

"C’est devenu un combat politique, dénonce Mickaël Romé. Il met un coup de pression aux élus, en leur disant : 'Débrouillez-vous pour faire accélérer le dossier sinon, je m’en vais'. C’est du chantage ! "

D’ailleurs Louis Le Duff place effectivement le débat dans le champ politique et insiste : "La France se désindustrialise. Je rejoins l’avis de l’ancien ministre Pierre Moscovici, qui rappelait récemment 'qu’une industrie qui décroche, c’est un pays qui se déclasse'. On ne peut pas attendre 10 années (2017-2027), lorsque nos concurrents allemands mettent 2 ans à construire une usine."

"Son message, c'est 'Laissez moi faire ma thune' " s'indigne Pascal Branchu. 

 

Chacun défend son point de vue

 

Guillaume Bégué, le maire de Liffré prend la chose calmement. "Ce n'est pas un coup de pression, affirme-t-il, chacun défend son point de vue. Et d'ailleurs, l'affaire n'est pas dans nos mains, mais dans celles de la justice, je ne pense pas qu'on puisse mettre la pression sur les juges." Trois recours ont été déposés devant les tribunaux.

"Le groupe Le Duff a ses objectifs, de croissance, continue l'élu, les opposants au projet ont les leurs, de protection de l'environnement. On peut comprendre les positions de chacun, mais nous, on travaille avec Le Duff pour que le projet aboutisse en étant le moins impactant pour l'eau et la biodiversité."

Guillaume Bégué espère que l'usine verra la jour. "Sinon, il faudra expliquer aux habitants de Liffré comment un petit groupe d'opposants a réussi à faire partir 500 emplois de la ville."

 

Emplois versus environnement ? 

 

Le groupe Le Duff affirme qu’il maintient son projet d'usine à Liffré et répète que 500 emplois sont en jeu. 

"Il faut qu'on arrête d'opposer emplois et environnement, explique Philippe Rocher, membre de l'association CoLERE qui s'oppose à la construction de l'usine. Sinon, on va dans le mur. Moi, je refuse d'être pris en otage par la question de l'emploi."

"En plus, poursuit-il, nous sommes sur un secteur où les industriels ont de grosses difficultés pour recruter. Nous avons deux modèles de société qui s'opposent. D'un côté, une politique industrielle, de l'autre des citoyens à l'écoute de ce que la communauté scientifique explique sur l'effondrement de la biodiversité, la nécessité de sauvegarder des espaces naturels etc...  Si on veut des emplois, on peut développer des projets innovants, de transition." 

"Et quand Bridor met en avant l'emploi, ils oublient de préciser que ce sont des emplois dans ses usines, mais que partout où ils livrent leurs produits surgelés, cela fait des emplois en moins dans les boulangeries" précise aussi Pascal Branchu.

 

 

Des croissants qui ont fait le tour du monde

 

"J’espère que les élus ne vont pas céder, poursuit Mickaël Romé, parce que ce projet est un non-sens. On parle de relocaliser l’agriculture et là, on sera face à une groupe qui achète des céréales en Europe de l’Est pour faire des croissants qui vont partir aux Etats Unis. Est-ce que quelqu’un s’interroge sur le bilan carbone d’une viennoiserie qui a fait le tour du monde ?" questionne-t-il.  

 

 

 

"Si Bridor s'installe en Amérique pour produire les viennoiseries qu'il destine aux Américains, c'est peut-être qu'il a compris qu'il fallait faire autrement" espère Philippe Rocher. 

Un nouveau rassemblement est prévu ce 12 novembre à Rennes dans le cadre de la COP 27. Et en guise de clin d'oeil, le rendez-vous est donné devant les locaux du siège social de Le Duff à Rennes. 

 

 

 

source France 3 Bretagne



10/11/2022
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